Thilliez fait partie du Top 3 de
mes auteurs de thrillers favoris et j’évite de passer à côté de l’un de ses
romans. Très excité à l’idée de me plonger une nouvelle fois dans ses écrits,
j’attendais beaucoup de ce fameux « manuscrit inachevé ».
Je dois dire qu’en terminant ce
bouquin, mon avis est mitigé. Je vous l’expose :
L’idée de départ n’est pas mal
trouvée et peut, dès les premières pages, dérouter le lecteur. Ce ne serait pas
Thilliez qui aurait écrit cette histoire mais un certain Enaël Miraure. Cet
auteur met en scène, à son tour, un célèbre écrivain (Caleb Traskman) qui ne
terminera pas son ultime roman puisqu’il va mourir. Le fils de ce dernier va
reprendre le flambeau et tenter de mettre un point final à l’intrigue. Ce roman
est celui que nous lisons, à savoir le manuscrit inachevé… Un fois ces éléments
bien assimilés, il est bien plus commode de rentrer dans l’histoire et de se
laisser désorienté par le jeu de pistes que nous a concocté l’auteur…
Les points positifs sont souvent
les mêmes avec Thilliez : une trame maitrisée de bout en bout qui brouille
le lecteur au fur et à mesure que l’histoire avance, une écriture sans
fioritures et une découpe efficace des chapitres qui ajoute du dynamisme aux
scènes d’actions ou de révélations, des descriptions si réalistes qu’il est inenvisageable
de ne pas passer par la case tachycardie, des personnages attachants malmenés
par les drames de la vie et dont l’auteur accentue inexorablement les
souffrances…
Avec ce genre de principes
combinés, le roman capte infailliblement l’attention du lecteur et devient
petit à petit le page-turner que l’on attend.
Pourtant, il y a en parallèle de
ces points des faits perturbants. Pour certains lecteurs, cela peut relever de
la bagatelle mais même si ce sont des détails, ils ont malgré tout influencé
mon expérience de lecture.
Par exemple, par certains
moments, j’ai trouvé que l’héroïne Léane était borderline dans ses actes. Elle
n’hésite pas à mentir, à agir sur des pulsions ou des intuitions jusqu’à
fleurter avec la mort pour mener sa propre enquête alors qu’elle peut
collaborer avec les différents flics qui l’entourent. Cette prise de risques
clairement non calculée a banni une part de crédibilité de l’intrigue. Un peu
trop surjoué selon moi, comme si Thilliez poussait son personnage à l’extrême
de ses capacités pour justifier le final.
La fin est à mon gout, plutôt
facile. J’espérais un dénouement bien plus complexe à la vue de l’abondance des
pistes et des rebondissements. Je regrette également la quasi absence
d’éléments scientifiques dont Thilliez est coutumier et qui donnent au lecteur
l’impression d’être plus intelligent une fois la lecture terminée (j’ai quand
même appris ce qu’est un xiphophore).
A noter que des clins d’œil à
Conan Doyle et à Maurice Leblanc sont glissés dans l’histoire et feront plaisir
aux amateurs du genre.
Pour conclure, « Le
manuscrit inachevé » reste un thriller efficace et une bonne porte
d’entrée dans l’univers de Franck Thilliez puisqu’ici pas de traces de ses
personnages récurrents qui je dois le dire m’ont manqué affreusement cette fois
ci. Pour les habitués, il peut y avoir une sensation de « déjà lu »
qui viendra ébrécher le cocon dans lequel l’auteur nous a pourtant si
subtilement enfermés.
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