mardi 19 juin 2018

Le Manuscrit Inachevé, Franck THILLIEZ




Thilliez fait partie du Top 3 de mes auteurs de thrillers favoris et j’évite de passer à côté de l’un de ses romans. Très excité à l’idée de me plonger une nouvelle fois dans ses écrits, j’attendais beaucoup de ce fameux « manuscrit inachevé ».

Je dois dire qu’en terminant ce bouquin, mon avis est mitigé. Je vous l’expose :

L’idée de départ n’est pas mal trouvée et peut, dès les premières pages, dérouter le lecteur. Ce ne serait pas Thilliez qui aurait écrit cette histoire mais un certain Enaël Miraure. Cet auteur met en scène, à son tour, un célèbre écrivain (Caleb Traskman) qui ne terminera pas son ultime roman puisqu’il va mourir. Le fils de ce dernier va reprendre le flambeau et tenter de mettre un point final à l’intrigue. Ce roman est celui que nous lisons, à savoir le manuscrit inachevé… Un fois ces éléments bien assimilés, il est bien plus commode de rentrer dans l’histoire et de se laisser désorienté par le jeu de pistes que nous a concocté l’auteur…

Les points positifs sont souvent les mêmes avec Thilliez : une trame maitrisée de bout en bout qui brouille le lecteur au fur et à mesure que l’histoire avance, une écriture sans fioritures et une découpe efficace des chapitres qui ajoute du dynamisme aux scènes d’actions ou de révélations, des descriptions si réalistes qu’il est inenvisageable de ne pas passer par la case tachycardie, des personnages attachants malmenés par les drames de la vie et dont l’auteur accentue inexorablement les souffrances…

Avec ce genre de principes combinés, le roman capte infailliblement l’attention du lecteur et devient petit à petit le page-turner que l’on attend.
Pourtant, il y a en parallèle de ces points des faits perturbants. Pour certains lecteurs, cela peut relever de la bagatelle mais même si ce sont des détails, ils ont malgré tout influencé mon expérience de lecture.

Par exemple, par certains moments, j’ai trouvé que l’héroïne Léane était borderline dans ses actes. Elle n’hésite pas à mentir, à agir sur des pulsions ou des intuitions jusqu’à fleurter avec la mort pour mener sa propre enquête alors qu’elle peut collaborer avec les différents flics qui l’entourent. Cette prise de risques clairement non calculée a banni une part de crédibilité de l’intrigue. Un peu trop surjoué selon moi, comme si Thilliez poussait son personnage à l’extrême de ses capacités pour justifier le final.

La fin est à mon gout, plutôt facile. J’espérais un dénouement bien plus complexe à la vue de l’abondance des pistes et des rebondissements. Je regrette également la quasi absence d’éléments scientifiques dont Thilliez est coutumier et qui donnent au lecteur l’impression d’être plus intelligent une fois la lecture terminée (j’ai quand même appris ce qu’est un xiphophore).

A noter que des clins d’œil à Conan Doyle et à Maurice Leblanc sont glissés dans l’histoire et feront plaisir aux amateurs du genre.

Pour conclure, « Le manuscrit inachevé » reste un thriller efficace et une bonne porte d’entrée dans l’univers de Franck Thilliez puisqu’ici pas de traces de ses personnages récurrents qui je dois le dire m’ont manqué affreusement cette fois ci. Pour les habitués, il peut y avoir une sensation de « déjà lu » qui viendra ébrécher le cocon dans lequel l’auteur nous a pourtant si subtilement enfermés.


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