lundi 9 octobre 2017

Underground Railroad, Colson WHITEHEAD




La majorité des critiques littéraires sont unanimes sur le dernier roman de Colson Whitehead, Underground Railroad : un chef-d'oeuvre ! Rien que cela... C'est vrai que le livre a fait grand bruit outre-Atlantique et a obtenu deux prestigieux prix (National Book Award 2016, prix Pulitzer 2017) mais la raison de ce succès vient-elle de l'histoire ou bien d'un contexte ?

Retour au XIXème siècle aux Etats-Unis. L'auteur nous raconte l'histoire de Cora, une jeune esclave qui décidera de s'enfuir de la plantation de coton où elle trime depuis sa naissance afin d'échapper à la violence d'un propriétaire sans scrupules et d'espérer une vie meilleure. Mais la liberté a un prix. Elle n'est jamais gratuite surtout dans les états du sud. Cora l'apprendra tout le long de sa cavale en évoluant dans un environnement hostile et raciste.

Sauver sa vie sera sa principale préoccupation, aidée par plusieurs abolitionnistes blancs qui risqueront la leur et celle de leur famille pour faciliter la fuite de la jeune fille via un réseau souterrain de chemin de fer, l'Underground Railroad.



L'auteur n'hésite pas à décrire la haine qu'ont subit les esclaves noirs via des actes de violence d'une cruauté sans nom des propriétaires blancs. En parallèle, il met en valeur les rares américains qui se battent dans l'ombre pour aider à leur échelle, les fugitifs noirs traqués par une populace collaborationniste et des chasseurs d'esclaves avides de sang et d'argent.

Pour ma part, ce livre n'est pas un coup de coeur mais au delà de ce récit, l'auteur nous pousse à avoir une réflexion sur l'état de l'Amérique d'aujourd'hui. La ségrégation raciale n'a jamais vraiment disparu aux Etats-Unis surtout dans les états du Sud comme en témoignent il y a encore peu, les nombreux faits divers racistes.

Pour en revenir au livre et conclure, il faut prendre ce récit comme un témoignage même si le découpage des chapitres est parfois déconcertant, que certains (longs) paragraphes n'apportent rien à l'intrigue principale, l'auteur nous adresse un message : n'oublions pas le passé afin d'éviter que L Histoire ne soit qu'un éternel recommencement.

SHORT numéro 19







Je remercie Babelio et Short Edition de m'avoir permis de lire le numéro 19 de la revue "SHORT".

Je connaissais "Short"via les fameuses bornes d'histoires courtes déployées dans les gares et certains lieux publics.

Cet éditeur privilégie les histoires courtes et permet donc de mettre en lumière des écrivains occasionnels ou en devenir.

La revue "Short" donne également la parole à des poètes et aussi à des dessinateurs. C'est ce choix éditorialiste de mêler la littérature à la poésie et la la littérature à la BD, qui fait de "Short" un OVNI dans l'offre littéraire actuelle.

J'ai entre les mains le numéro 19. Il s'agit du numéro spécial "Hiver" (une publication tous les 3 mois qui colle avec les saisons). La qualité de l'impression et du papier est très bonne mais le prix (12 euros) peut refroidir les nouveaux lecteurs. Heureusement, en parallèle, l'éditeur propose sur son site la version numérique du magazine pour un prix très abordable (2,49 euros).

Ce numéro met à l'honneur les lauréats du grand prix Hiver 2017. On retrouve au total 27 histoires classées par thématiques (nouvelles, BD courtes, poèmes et la catégorie très très courts). L'éditeur indique par un code couleur ainsi qu'une moyenne de minutes, le temps qu'il faudra pour lire l'une ou l'autre des histoires suivant la catégorie.

A noter que les histoires sont également répertoriées par thématique principale (ex : amitié, désespoir, suspense...). Ainsi, le lecteur pourra suivant son humeur du moment ou suivant son intérêt choisir l'histoire qui lui convient.

Si vous êtes comme moi, frustré de devoir fermer votre livre ou de mettre en veille votre liseuse au milieu d'un chapitre passionnant car votre bus est arrivé à destination par exemple; Avec "Short", fini la frustration... Il vous suffit de choisir votre histoire selon sa longueur et de la lire tranquillement. Même en deux minutes chrono, l'évasion est garantie et le plaisir bien au rendez-vous ! 

Pour plus d'informations, et afin de découvrir la communauté des lecteurs / auteurs d'histoires courtes, rendez vous sur le site short-edition.com

tous les livres sur Babelio.com



vendredi 29 septembre 2017

La vengeance du pardon, Eric-Emmanuel SCHMITT






Présentation :

Recueil de quatre nouvelles : deux soeurs jumelles que tout oppose moralement s'aiment et se haïssent tout au long de leur vie, un homme jouisseur abuse d'une fille candide et lui arrache son enfant, un père dur et fermé s'humanise au contact de sa petite fille avec qui il se plonge dans le lecture du «Petit Prince» et une femme rend régulièrement visite à l’assassin de sa fille en prison.





– Sais-tu ce qu’est une mère ?
– Non…
– Quelqu’un qui ne repousse pas. Quelqu’un qui accueille. Quelqu’un qui aime. Quelqu’un qui ne juge pas. Quelqu’un qui pardonne.



Mon avis :

Ce recueil composé de 4 nouvelles traite, comme l'indique  le titre, du pardon.

La pardon, c'est refuser la vengeance (oxymore bien trouvée au passage). Réussir à pardonner est un acte difficile auquel nous ne sommes pas égaux. Et c'est à travers des histoires bien distinctes qu'Eric-Emmanuel Schmitt nous démontre que le pardon n'est pas qu'une notion religieuse.

A l'expression "la vengeance est un plat qui se mange froid", l'auteur préfère
la maxime "Tout homme peut faillir, mais tout homme mérite pardon."

Nous suivons donc le récit d'hommes et de femmes qui auront des choix parfois très difficiles à faire afin de soulager leurs consciences torturées.

Le réalisme des histoires ainsi que la justesse des sentiments des personnages facilitent notre capacité de projection et d'identification.

Pour ma part, "la vengeance du pardon" est un livre que je conseille à tous et notamment à ceux qui n'ont jamais lu l'auteur. C'est une porte d'entrée simple d'accès et qui peut être marquante tant ce recueil est empreint de sincérité et d'émotions nuancées.

Notion spéciale à la deuxième nouvelle qui m'a marqué des jours et des jours après sa lecture.

mardi 12 septembre 2017

Terreur, Yann MOIX




Présentation :

« Ce livre, écrit au jour le jour pendant et après les attentats contre Charlie Hebdo et à l'Hypercacher, ne sort que deux ans après les événements : il fallait respecter le temps du deuil ; et me donner la faculté de suspendre celui de la réflexion.

"Penser" les attentats est une gageure, parfois même un oxymore : le risque est soit de donner trop de sens à ce qui n'en a pas, soit de rater les étapes d'un processus plus complexe qu'il n'y paraît. Penser les attentats, c'est possiblement se tromper. Ce livre est un cheminement, une progression, une interrogation, un questionnement sur la radicalité, la radicalisation, la jeunesse, l'islamisation, la violence, le nihilisme. Autant de termes qu'on ressasse à longueur de journées sans jamais s'arrêter pour les creuser, les approfondir jusqu'à la nausée.

Ce petit essai est obsessionnel : revenir à l'infini sur les actes, les causes, les effets, les acteurs, les conséquences, sans jamais se raturer, au risque même, çà et là, de se contredire. Les frères Kouachi, Amédy Coulibaly sont les tristes protagonistes d'un événement originel, matrice de tous les attentats qui suivirent : les notes et scolies rédigées à chaud et publiées maintenant, doivent se plaquer sur tous les attentats qui suivirent, et qui sortent tout droit, peu ou prou, de janvier 2015.Car ce qui me frappe à la relecture d’un texte rédigé il y a deux ans, c’est à quel point ce qui y était prévu est déjà advenu ou encore, hélas, à advenir.

Je n’ai donc rien censuré des passages prophétiques qui me donnent aujourd’hui le sentiment d’une réflexion rattrapée par le réel, au prétexte qu’ils pourraient être lus comme ayant été rédigés rétroactivement à partir du réel : on ne s’excuse pas d’avoir eu raison trop tôt. "Nous sommes en guerre" a dit le président de la République. Les écrivains ont toujours voulu dire la guerre. Je n'échappe ni à la règle, ni à la tradition. »




Mon avis :

J'ai apprécié les précédents ouvrages de l'auteur mais je dois dire que j'ai eu du mal à suivre les reflexions de Yann Moix dans ce qui semble être un recueil de ses analyses à chaud suite à la vague d'attentats que la France a connu ces derniers mois.

La partie la plus intéressante, pour ma part, est celle qui fait la comparaison entre les terroristes anarchistes du 19e et les terroristes djihadistes sinon pour le reste je n'ai pas l'impression que ses analyses font avancer la compréhension complexe du sujet...



vendredi 17 mars 2017

L'attaque des Titans : Before the fall, tome 3





Après deux tomes très légers, voici enfin le début de l'histoire...

Kyklo obsédé par son apparence, souhaite vérifier de ses propres yeux qu'il n'est pas un titan. Il va se cacher dans un chariot rempli d'armes et qui fera parti de la première expédition du Bataillon d'exploration, qui vient de renaitre de ses cendres.

Le jeune garçon a la faculté d'entendre les pas des titans avant que ces derniers n'apparaissent dans le champ de vision des humains mais malgré ce don il devra se battre pour essayer d'échapper au monstre qui croisera le chemin du bataillon...

Pour le moment l'histoire est encore un peu légère mais j'ai bon espoir que les tomes suivant viennent enfin donner un intérêt à cette préquelle !

L'adieu aux armes, Ernest Hemingway




Je découvre Hemingway avec ce livre. Il ne s'agit pas d'un coup de coeur mais je garde un excellent souvenir de cette lecture. 

Même si l'histoire se déroule pendant la première guerre mondiale, l'auteur privilégie de mettre en avant les relations humaines entre un groupe de soldats ainsi qu'une histoire d'amour entre le protagoniste et une infirmière anglaise. 

Le personnage principal, Fréderic Henry est un jeune officier d'origine américaine engagé dans le corps médical de l'armée italienne lors de la première guerre mondiale. Sans attache familiale, il va faire la rencontre d'une jeune infirmière anglaise, Catherine Barkley. Cette dernière semble un peu spéciale mais cela n'empêche pas Frédéric de la fréquenter. Au début de leur rencontre, il est sûre de ne jamais l'aimer mais après un long séjour à l'hôpital suite à de graves blessures, leur liaison se fait plus régulière et entre ces deux êtres va naitre l'amour. Les circonstances vont amenés notre couple à tenter d'aller vivre en Suisse alors que la guerre n'est pas encore terminée. Il va s'en suivre un ensemble d'évènements qui marqueront à jamais le jeune officier. 

Même si l'histoire prend du temps à se mettre en place, la seconde partie du roman est très captivante. On sent dans ce récit une part de vérité, comme si l'histoire était inspirée de la vie de l'auteur. 

Ce livre mérite d'être lu notamment pour ceux qui ne connaissent pas encore Hemingway. A noter deux adaptations de ce roman au cinéma (films de 1932 et 1957)

mercredi 1 mars 2017

La République du catch, Nicolas de Crécy






Il s'agit de ma première lecture d'une bande dessinée de Nicolas de Crécy.

A mi chemin entre la BD et le manga, cette oeuvre se déguste page par page. L'histoire décalée et originale prend un virage à 100% burlesque, avec des personnages attachants et on peut le dire déjantés. 

Ici tout est loufoque et fantastique! Même la mafia sensée faire peur, nous fait rire. 

Bienvenue dans une dimension qui donne vie à un manchot pianiste, un bébé diabolique et même à des fantômes plutôt sympathiques... 

La lecture est agréable et les 200 pages se lisent très vite car il y a peu de dialogues au final.

Les dessins sont bons et le coté manga (noir et blanc) apporte un plus à l'intrigue. Vu comment se termine l'histoire, je pense qu'une suite est prévue. Elle est donc la bienvenue pour moi... 

Je vous recommande cette lecture :)

Rêver, Franck Thilliez



« Pour la plupart des gens, le rêve s'arrête au réveil. Mais pour moi, distinguer le rêve de la réalité est devenu chaque jours plus compliqué ». 






Avec REVER, Franck THILLIEZ nous offre une plongée au coeur même de la noirceur humaine.

Une intrigue qui traite de l'horreur des kidnappings d'enfants et de la détresse des victimes. A cette détresse, l'auteur ajoute la frustration des enquêteurs qui piétinent et l'enlisement d'une enquête aux ramifications aussi complexes que le découpage volontaire des chapitres. 

Ce thriller est aussi un voyage dans les méandres du cerveau lorsque le sommeil n'est plus réparateur et que la réalité est imbriquée dans la fiction... 

Après avoir refermé ce livre, vous saurez que sommeil peut être synonyme d'épouvante !

Riquet à la houppe, Amélie Nothomb




Depuis de nombreuses années Amélie Nothomb rime avec Rentrée littéraire. 

Impossible donc de passer à côté de son nouveau roman, encore une fois, fortement inspiré d'un conte pour enfant : Riquet à la houppe de Charles Perrault. 

Un conte pour enfant totalement réécrit pour un public adulte à la sauce Nothomb, à savoir humour décalé et personnages bien gratinés. (le choix des prénoms annonce déjà la couleur !).

On suit donc Déodat un garçon laid de naissance mais très précoce et intelligent ainsi que Trémière une jeune fille à la beauté ravageuse mais sans aucune cervelle.

Sans en dire plus, on imagine facilement que ces deux la vont finir ensemble et ce qui nous intéressera dans ce récit c'est l'évolution de chacun dans une société qui colle des étiquettes sur les individus suivant leurs caractéristiques physiques ou intellectuelles.

Même si l'écriture de l'auteure est plaisante et que l'on rentre vite dans l'histoire, je trouve qu'il n'y que peu d'éléments mis en scène pour nous capter notre intérêt. Pour ma part, j'aurai préféré que les personnages soient un peu plus développés afin de pouvoir s'y attacher à défaut de s'y reconnaitre.

Une lecture rapide mais qui hélas ne me laissera pas un grand souvenir.

La vie interdite, Didier Van Cauwelaert




J'ai choisi de découvrir l'univers foisonnant de Didier van Cauwelaert via le roman « la vie interdite » paru en 1997 et qui a reçu le grand prix des Lecteurs du Livre de poche en 1999. 

L'histoire démarre par la mort du narrateur Jacques Lormeau, et nous entraine durant tout le livre au côté de son âme (ou de son esprit) qui flotte au-dessus de ses proches qui vont vivre ce drame chacun à leur manière. 

Si le narrateur est spectateur, il est de même pour nous lecteur qui prenons un véritable plaisir à découvrir les bons et les mauvais côtés de la victime comme ceux de ses amis ou de sa famille.

Le style de l'auteur est très plaisant à lire et bien que ce récit soit fantastique, il nous est facile de comprendre où l'auteur veux nous emmener et sur quelles thématiques il veut nous faire réfléchir.

La vie après la mort est le sujet central mais à travers ce récit se pose aussi la question du souvenir, de la mémoire des proches disparus, du vide qu'ils laissent et des révélations intimistes qui peuvent remonter à la surface de la Terre une fois le gardien des secrets parti pour un autre monde.

La lecture de ce roman fut un véritable plaisir et je recommande donc à ceux qui ne connaisse pas l'auteur de se procurer ce livre où l'humour réussi à dédramatiser la mort.

La tentation d'être heureux, Lorenzo Marone




Il s'agit donc d'un livre figurant parmi les sorties de la rentrée littéraire 2016. 

Pour ma part, je n'ai jamais entendu parler de cet auteur mais la 4eme de couverture m'a fortement intrigué. 

Il s'agit de l'histoire d'un homme de 75 ans qui va faire la rencontre d'un couple qui aura une véritable incidence sur sa vie. Nous suivons ces personnages au fil des pages passant par différents émotions, des plus émouvantes au plus surprenantes. 

Pour ma part, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire et à m'attacher aux personnages. J'ai trouvé le style de l'auteur un peu trop grand public comme s'il voulait faire de son livre un Best seller sans aucun fond. 

L'auteur a soigné les apparences mais l'intrigue est tellement téléphonée que même le final est prévisible. 

Je n'ai malheureusement tiré aucun plaisir de cette lecture mais je reste intriguée par cet auteur et souhaite me tourner vers un autre de ses écrits pour consolider ou non mon opinion sur son style d'écriture.

Vérité, Peter JAMES



Je n'ai jamais été déçu de mes lectures des romans de Peter James. 

C'est donc avec un grand plaisir que j'ai décidé de me lancer dans "vérité", un bon pavé de 700 pages. 

Même si l'histoire a mis environ 200 pages avant de démarrer, j'ai encore plongé dans un univers très prenant et surprenant car une fois n'est pas coutume chez cet auteur, ce livre est un thriller fantastique qui traite d'un sujet d'actualité : la gestation pour autrui (GPA, pratique interdite en France).

Ce qui est une marque de fabrique avec Peter James c'est que bien souvent ses personnages sont dans la tourmente et que l'auteur n'hésite pas à les enfoncer d'avantage, les emmenant sur le chemin du déclin conséquence des choix malheureux des protagonistes. 

Dans ce roman, il y a peu de place pour l'optimisme. L'auteur nous fait réfléchir sur nos prises de décisions et sur la nocivité des répercussions de nos erreurs professionnelles sur notre vie privée. 

Dans quelle mesure peut-on tenter de sauver sa carrière ou de maintenir son train de vie sans pour autant nuir à sa vie de famille? C'est aussi une des questions que pose l'auteur à travers son livre et sa réponse est glaçante. 

Ce fut un véritable régal et une expérience de lecture des plus marquantes car même si l'histoire semble tirée par les cheveux, il n'en demeure pas moins que dans le monde, il existe encore des personnes (en rapport avec des sectes) qui prônent la pratique d'un art occulte pour atteindre une certaine forme de spiritisme éloigné de nos croyances habituelles. 

Un livre à lire si vous êtes des fans de Stephen King ou Maxime Chattam.

Chanson douce, Leila Slimani



Ce roman a fait et fait encore couler beaucoup d'encre. 

Il s'agit ici du deuxième livre de l'auteure et après un premier roman salué par la critique, ce nouvel ouvrage semble déjà être une réussite commerciale puisqu'il est dans la liste des finalistes du prix Goncourt 2016. 

Les principales critiques que j'ai retenues parlaient d'un roman noir ou d'un thriller angoissant. 

Étant fan de Thilliez, Chattam, Grangé et consorts, j'étais très impatient de me lancer dans la lecture et à ma grande surprise je n'en ai tiré aucun plaisir. 

L'histoire m'a rappelé vaguement un fait divers et même si on dit souvent que la réalité rattrape la fiction, ici l'histoire reste très terre à terre. Ceci n'est pas le point qui m'a embêté le plus même si, selon moi, difficile de comparer Leila Slimani à des auteurs de thriller qui eux, ont l'habitude de sortir des sentiers battus et de nous scotcher grâce à une intrigue qui sort du commun. 

Ce qui m'a gêné le plus dans ce livre c'est que l'histoire est dévoilée dans les premières pages et que le reste n'est qu'un retour en arrière pour que le lecteur comprenne comment une famille ordinaire recrute une personne qui semble de confiance et qui au final s' avère être une femme psychologiquement dérangée. 

Jusqu'au bout j'ai attendu un rebondissement qui viendrait donner plus d'intérêt à ce récit au rythme lent et sans surprise mais rien n'est venu. C'est surtout cela qui m'a déplu dans cette histoire et dans le tapage médiatique qui a été fait du roman. Concernant les personnages, aucun ne m'a laissé un souvenir extraordinaire. Je ne me suis reconnu dans aucun d'eux et pire je n'ai ressenti aucune empathie pour les victimes. Vous l'aurez compris, j'attendais beaucoup de cette lecture et ce fut une grande désillusion. 

Cependant, ne comptant pas rester sur ma déception, j'ai toujours envie de lire le premier roman de Leila Slimani dont le synopsis avait retenu mon attention l'année dernière. Peut être que finalement je pourrai avoir un autre avis sur le style de l'auteure et être conquis comme une majorité de lecteurs.

Dessine-moi le vent, Damien Pons





Jeune papa, je suis déjà entrain de chercher des idées pour donner l'envie de lire à mon enfant.

Même si je prends énormément d'avance vu son âge, je trouve qu'un support tel que celui proposé par ce livre est vraiment une bonne idée.

Je pense que l'avenir du livre pour enfants passera par ce modèle de lecture qui allie à la fois le livre en format papier et l'ajout de contenus multimédias accessibles sur tablette. 


Pour en revenir au livre, j'ai trouvé l'histoire plutôt originale et très bien illustrée. Concernant les personnages il y a un petit garçon et une fille, ce qui est un élément facilitateur d'identification pour nos enfants.

Le seul bémol que je dois noter et que je n'ai pu profiter des compléments numériques. En effet, l'application existe pour Android et ios. Ayant une tablette sous Windows 10, impossible donc d'y avoir accès. Mais ce qui est encore plus dommage c'est qu'avec mon smartphone sous Android disposant d'une diagonale d'écran proche d'une petite tablette (5.7 pouces quand même !) impossible également de télécharger l'application.

Il y a donc peut être une petite faille qu'il faudrait revoir afin que chacun puisse vivre pleinement l'expérience de lecture 2.0.

mercredi 22 février 2017

Soie, Alessandro Baricco

"Il existe douze crimes pour lesquels il est permis de condamner un homme à mort. Et l'un de ces crimes est d'accepter de porter un message d'amour pour sa maitresse."



Voici une lecture bien agréable et toute en sensualité qui se déroule à la fin du XIXème siècle. 

L'auteur nous propose de suivre Hervé Joncour, éleveur de vers à soie, qui est contraint de traverser le monde pour tenter de sauver sa ville spécialisée dans le commerce de la soie d'une faillite annoncée causée par l'épidémie de pébrine qui détruit les oeufs des vers.

Il va traverser plusieurs pays et devoir faire confiance à des personnages peu fréquentables afin d'arriver jusqu'au Japon, pays où l'on produit la plus belle soie du monde.

Il va donc faire la rencontre du maître de la soie, un certain Hara Kei, un homme très puissant et donc redoutablement dangereux. Pourtant Hervé Joncour ne va pas trop y prêter attention puisqu'il va s'intéresser d'un peu trop prêt à l'amante de l'homme d'affaire.

Notre héros, de retour en France auprès de sa femme, sera obnubilé par cette Geisha à qui il n'aura pas adressé un seul mot et dont il n'aura rien vu en dehors de ses beaux cheveux et de ses yeux "qui n'avaient pas une forme orientale"

Il fera quatre voyages en tout, mais le dernier sera celui de tous les dangers et source d'une conclusion inattendue...

Ce livre est un roman par sa profondeur mais peut être comparé à une nouvelle pour le nombre de pages ou à un conte par la beauté de l'écriture.

Un voyage qui devrait vous enchanter pour ses notes d'espoir légèrement tintées d'érotisme...



PRESENTATION DE L'AUTEUR (Wikipédia)


Alessandro Baricco né le 28 janvier 1958 à Turin est un écrivain, musicologue et homme de théâtre italien contemporain.

Baricco est l'auteur de treize romans et d'une pièce, mais aussi de nombreux essais.


Il a remporté de nombreux prix, dont le prix Campiello 1991 (finaliste), le prix Viareggio 1993, et le prix Médicis étranger 1995.

OEUVRES PUBLIEES EN FRANCE

- Châteaux de la colère (1995)
Finaliste du prix Campiello, prix Médicis étranger

- Soie (1997)
Prix des libraires du Québec- Prix Relay
Adapté en film sous le titre Soie (2007)

- Océan mer (1998)
Prix Viareggio

- City (2000)

- Sans sang (2003)

- Homère, Iliade (2006)

- Cette histoire-là (2007)

- Emmaüs (2012)

- Mr Gwyn (2014)

- Trois fois dès l’aube (2015)

- La Jeune Épouse (2016)


Mes amis, Emmanuel Bove

"Pour un peu d’affection, je partagerais ce que je possède : l’argent de ma pension, mon lit. Je serais si délicat avec la personne qui me témoignerait de l’amitié. Jamais je ne la contrarierais. Tous ses désirs seraient les miens. Comme un chien, je la suivrais partout. Elle n’aurait qu’à dire une plaisanterie, je rirais ; on l’attristerait, je pleurerais."




L'histoire commence dans la chambre de Victor Bâton. Une chambre qui semble petite et en mauvais état. Le narrateur habite à la périphérie de Paris (Montrouge) par choix. Le récit se déroule après la première guerre mondiale. Notre protagoniste ancien soldat est un blessé de guerre. Il nous parle de ses voisins d'immeuble, ainsi que des commerçants du quartier. Personne ne semble l'apprécier et il imagine que sa vie serait différente s'il était riche. 

Nous le suivons dans sa quête de l'amitié. 


Ainsi nous faisons la connaissance de Lucie Dunois, gérante d'un bistrot chez qui Victor a ses habitudes et qui devient sa maîtresse histoire d'une nuit. 

Puis, au coin d'une rue il rencontre un certain Henri Billard. Même si Victor déteste fréquenter des inconnus, il se laisse séduire par cet homme plutôt riche et sympathique. Il y voit enfin l'occasion d'avoir un ami qui l'écouterais et le comprendrais. Mais il y a Nina. La jeune maîtresse de Billard qui est un obstacle à leur amitié. Ne se décourageant pas, Victor continu de chercher cet ami qui l'aimera et qu'il pourra aimer comme un frère. Il va croiser le chemin d'un marinier suicidaire, d'un généreux industriel, et même d'une chanteuse de cabaret. L'amitié tout comme l'amour ne sont décidément pas des affaires qui se prennent à la légère...

"Mes amis" est le premier roman officiel d'Emmanuel Bove et pourtant l'auteur fait preuve d'une grande maîtrise en décrivant la détresse de cet homme, mutilé de guerre, qui n'a pas eu la reconnaissance de la nation qu'il aurait voulu avoir. Apparemment sans famille, il ne rêve que d'une chose : ne plus vivre dans cette solitude qui l'entoure depuis son retour du front. Victor a fait le choix de se contenter de sa maigre pension plutôt que d'aller chercher un emploi, et cette décision aura d'importantes répercussions sur sa vie. 


Le personnage est attachant et malgré les décisions discutables qu'il pourrait prendre, reste un brave homme . Celui qui aura l'amitié de Victor aura gagné un ami peu riche mais avec un coeur en or. 




PRESENTATION DE L'AUTEUR (source WIKIPEDIA)



Emmanuel Bove, né le 20 avril 1898 (mort le 13 juillet 1945), est un écrivain français, connu également sous les pseudonymes de Pierre Dugast et Jean Vallois.

Alors qu'Emmanuel Bove était considéré avant-guerre comme l'un des principaux écrivains français, son œuvre, rapidement tombée dans l'oubli à la Libération, est longtemps restée indisponible avant d'être rééditée à partir des années 1970.




Oeuvres principales :


- Mes amis, 19242

- Le Crime d'une nuit, nouvelles, 1926
- Armand, 1927
- Bécon-les-Bruyères, 1927
- La Coalition, 1927
- Cœurs et visages, roman, 1928
- Monsieur Thorpe (Les deux masques), Lemarget, 1930
- Journal écrit en hiver, 1931 (Sillage, 2016)
- Le Beau-fils, 1934
- Le Pressentiment, 1935
- Adieu Fombonne, 1937
- La Dernière Nuit, 1939
- Le Piège, 1945
- Départ dans la nuit, 1945
- Non-lieu, 1946